saintouriste

Depuis plusieurs semaines, la ville n'était agitée que par le nouveau plan de circulation et de stationnement, imposé par l'équipe municipale, au grand dam des commerçants et de certains habitants. Même s'il est aujourd'hui indispensable de purger le coeur des villes de la prolifération des voitures, reste la méthode employée. En d'autres termes, si le pourquoi est indiscutable, le comment est pour le moins contestable. On a pu enfin observer hier la mise en œuvre de ce nouveau plan. S'il fallait le résumer en une formule, ce serait : le demi-tour. Car, dans les rues concernés, on ne voit plus que ça, des voitures qui font demi-tour. Le manque de logique, les défauts de signalisation, et la passivité des pandores, associés à l'incivilité des automobilistes locaux, ont engendré un gigantesque capharnaüm dans le secteur concerné.

C'est n'est pas comme Daniela, on ne peut pas s'y mettre à trois.

Imaginez d'une part des personnes qui font tous les jours le même trajet depuis longtemps (on se demande d'ailleurs pourquoi ils ont besoin d'un GPS), et d'autre part des panneaux absents ou mal placés. Ca n'a pas loupé, la confusion s'est aussitôt installée. Ignorant le panneau d'interdiction placé au coin de la petite rue Pont Amilion, du côté gauche il est vrai, des dizaines et des centaines d'automobilistes ont remonté la rue Gautier dans le couloir de bus à contresens, pour continuer tout droit place Bassompierre, où aucun panneau ne rappelait le sens interdit, jusqu'à hier en milieu d'après midi. Rajoutant à cela les arrivants de la rue Arc de Triomphe, auxquels aucun panneau n'interdisait de tourner à droite, la place Bassompierre est toujours à double sens, du moins dans les faits.

Même chose rue du Jardin Public et rue du Communal, sauf que là il est impossible de s'y croiser. Ce sont donc toute la journée des voitures qui se retrouvent face à face. Il faut dire que rien dans la rue du Jardin Public ne laisse à penser que l'on est en sens interdit. Le stationnement en épi n'est pas dans le bon sens, et il n'y aucun panneau de sens interdit, la ville l'ayant placée au bout de la rue du Communal.

Le résultat de la politique municipale en matière de circulation et stationnement rappelle furieusement celui de Paris. Une ville nettement plus embouteillée et polluée qu'auparavant, soit l'inverse du résultat escompté. A la différence qu'à Saintes on sait que les risques d'être verbalisé sont quasi nuls en dehors des parkings payants. Tous les saintais le savent, si on a oublié de mettre une pièce dans l'horodateur, on aura un PV. Mais si on est garé n'importe où, n'importe comment, y compris sur les trottoirs et sous les panneaux d'interdiction, on ne risque absolument rien.

On sait que le Tour de France est un évènement important, qui rayonne dans le monde entier. Saluons donc les efforts de nos dirigeants locaux, qui ont mis tout en oeuvre pour créer un évènement, certes plus modeste, mais qui fait pourtant beaucoup parler ici. Comme je le disais au début, ici on ne parle même plus que de ça. Beaucoup moins sportif il est vrai, quoique, mais infiniment plus drôle, le demi Tour de Saintes.

Si j'agis comme un touriste dans ma ville, ne me lassant jamais d'y évoluer avec le plus grand plaisir, je suis néanmoins un citoyen concerné. Même si je ne suis pas engagé, d'un bord ou de l'autre, je ne me sens pas pour autant dégagé. Question de conscience. Je livrerais donc ici mes enthousiasmes, mes interrogations, et mes déceptions sur le quotidien de cette ville. N'y voyez là pour autant ni visée idéologique ni critique gratuite, juste des coups de coeur et des coups de gueule, toujours sous le signe de l'humour. Ma position n'est donc pas politique mais purement satirique.